Parlons peu, parlons bien

Une heure cinquante-cinq minutes. C’est le temps de connexion moyen journalier en France sur les différents réseaux sociaux (TikTok, Facebook, Linkedin, Instagram, etc.) !

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, 88% des utilisateurs ont plus de 18 ans. Facebook enregistre ainsi près de 84% d’utilisateurs dans les catégories d’âge de 29 à 64 ans, c’est-à-dire plus ou moins la tranche d’âge des actifs concernée par la formation professionnelle.

Ainsi, le raisonnement est simple : puisque les réseaux sociaux sont utilisés en majorité par la cible potentielle des OF, les OF ont stratégiquement intérêt à communiquer largement sur ces réseaux, d’ailleurs gratuits.

A l’aube de 2024, il serait en effet contreproductif de continuer à communiquer à l’ancienne, via des catalogues papier, lorsque la mode est aux posts et à l’interaction directe. D’autant plus que les catalogues papier, à l’ère de la transition écologique, portent un message ambigu…

Bien sûr, il existe un moyen terme entre le catalogue papier et le tweet. Le site Internet constitue évidemment la première vitrine d’un OF. Mais, il est important de garder à l’esprit que, selon le rapport de We Are Social, 30% des 16/64 ans déclarent découvrir les marques sur les plateformes sociales (à peine moins que ceux qui passent directement par les moteurs de recherche). Il semblerait donc que le site n’exclut pas le tweet et que les réseaux sociaux constituent aujourd’hui un accélérateur de notoriété.

Quel meilleur moyen, du reste, de créer du flux positif sur son site et récupérer des « leads » sinon de poster fréquemment des liens sur les plateformes utilisées par la cible client ? Quel meilleur moyen d’échanger en direct avec ses clients et prospects en témoignant dans la pratique de sa réactivité et de ses valeurs ? Quel meilleur moyen d’être identifié comme un expert dans son domaine de compétences lorsque les réseaux sociaux nous offrent précisément une tribune ?

Comment s’y prendre ?

Évidemment, pour la plupart des OF, la question n’est pas de comprendre l’intérêt des réseaux sociaux mais plutôt d’engager concrètement la démarche qui consiste à poster régulièrement du contenu et interagir, par le biais des commentaires, avec les différents utilisateurs.

Sur les 87 000 organismes de formation que comptent l’Hexagone, rares sont ceux qui peuvent se payer les services d’un community manager. En effet, l’OF français est le plus souvent une entreprise unipersonnelle où le patron et formateur, qui doit assurer de surcroît l’ensemble des tâches administratives de son activité, n’a pas forcément beaucoup de temps à consacrer à la présence et la communication sur Internet. 

L’objectif est donc d’optimiser le temps.

Première étape : ne pas s’éparpiller en ciblant d’emblée les bons réseaux (Facebook pour cibler les particuliers, Linkedin pour les clients professionnels et Instagram pour les jeunes). Tiktok, malgré son énorme succès, n’est pas forcément adapté à toutes les entreprises et il vaut mieux y réfléchir à deux fois avant de le choisir pour cheval de bataille.

Deuxième étape : analyser les contenus proposés par vos concurrents ainsi que le taux d’implication de leurs followers (c’est-à-dire le nombre de réactions suscitées par les publications). Cela vous donnera une idée plus claire des attentes et des centres d’intérêt de votre clientèle et vous permettra de définir des objectifs de communication précis ; soit que vous choisissiez de surfer sur les mêmes vagues ou que vous souhaitiez au contraire vous distinguer de la concurrence (en restant conscients des risques que suppose une telle posture).

Troisième étape : créer son compte personnel et sa page entreprise. Celle-ci, dans le cas d’un formateur indépendant, n’est pas absolument requise et vous pouvez choisir de vous mettre personnellement en scène pour insister sur les compétences qui vous sont propres. Mais l’intérêt d’une page entreprise est de pouvoir partager une première fois vos contenus d’un profil à l’autre, pour impulser la dynamique.

Quatrième étape : créer ou partager du contenu. C’est généralement là que les formateurs indépendants se découragent. Pourtant, vos contenus n’ont pas besoin d’être trop long et quelques heures de veille et de rédaction dans une semaine peuvent suffire pour alimenter vos posts pour les 7 jours suivants. Compter au maximum 15% du temps de travail hebdomadaire. L’actualité de votre activité (nouvelle formation, participation à un salon, partenariats, etc.) constitue évidemment une source privilégiée d’inspiration. Tout ce qui témoigne de vos valeurs est également intéressant à publier puisque cela permet à vos prospects ou clients d’avoir une vision plus juste de votre manière d’être professionnelle.

Cinquième étape : publier. Les réseaux sociaux comme Facebook ou Linkedin offrent aujourd’hui la possibilité de programmer à l’avance les publications et vous n’avez pas besoin de vous mettre un rappel tous les trois jours. Dans la programmation des posts, l’idée est d’essayer de varier au maximum les supports en proposant alternativement des visuels, des textes ou même des vidéos lorsque c’est possible.

Sixième étape : ameuter votre réseau (confrères, amis, famille) pour créer une petite effervescence autour de vos premiers posts et constituer d’emblée un embryon de communauté. Certains achètent des likes et des followers pour en accélérer la croissance et obtenir rapidement une visibilité satisfaisante, mais ce n’est heureusement pas obligatoire et l’expérience nous prouve, en l’occurrence, que l’on peut rencontrer une audience assez large avec des moyens loyaux ;-).

Enfin, septième et dernière étape : se montrer réactif et professionnel pour répondre aux demandes ou remarques des utilisateurs. Pour cela, vous pouvez essayer les notifications ou tâchez de vous connecter régulièrement sur votre page pour suivre les commentaires, s’il y en a, et surtout en contrôler la teneur (en cas de dérapage, ne pas hésiter à supprimer le post).   

Voilà le process, en sept points. En espérant vous avoir convaincus et surtout vous avoir aidés !

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