En 2016, on recensait déjà 133 sites d’enseignement supérieur français à l’étranger.

Ce modèle international constitue une piste de développement intéressante pour les OF français, leur offrant la possibilité de gagner de nouveaux publics et renforcer leur visibilité.

Toutefois, il est bon de garder à l’esprit que réussir son implantation sur les marchés étrangers nécessite la transposition de son offre commerciale et pédagogique à un nouveau public ainsi que la mise en conformité avec de nouvelles exigences réglementaires. Devenir local prend obligatoirement du temps.

Il faut également avoir à l’esprit que le domaine de l’enseignement et de la formation étant toujours au centre des préoccupations politiques, les orientations choisies sont susceptibles de grandes variations d’un pays à un autre. Aux Etats-Unis, chaque état exige ainsi sa propre certification !

Dupliquer son modèle

A chaque pays, à chaque région correspond son propre écosystème en matière de compétences et d’emplois. De plus, les process de certifications sont plus ou moins lourds et complexes selon les cas. Votre éventuelle implantation à l’étranger commence donc par une phase d’analyse de ces différents critères afin de déterminer le ou les endroits les plus propices pour tenter de dupliquer votre savoir-faire.

Il convient ainsi, en procédant comme pour un business plan, de considérer d’emblée la taille du bassin d’emploi du lieu pressenti pour la nouvelle implantation et rechercher (sur Linkedin par exemple) le nombre de postes à pourvoir sur les métiers intéressés par vos parcours. Il faut également vous interroger sur les options de financement disponibles et les modalités qui permettent d’en bénéficier. Par exemple, en Allemagne, l’agence pour l’emploi prend en charge l’intégralité du coût des formations pour les personnes en reconversion professionnelle. Toutefois, bénéficier de cette prise en charge suppose de passer préalablement sous les fourches caudines d’une certification longue dont le renouvellement doit être effectué tous les ans.  

Une fois cette première étape validée, se posent des questions plus terre à terre :

  • la typologie de la formation (présentiel ou distanciel), en fonction du degré d’informatisation du pays et des habitudes ou préférences culturelles,
  • le choix de la langue d’enseignement selon que la maîtrise de l’anglais est plus ou moins répandue,
  •  etc.

Se pose aussi la question de l’implantation commerciale. Les partenariats locaux, comme celui d’Ironhack avec Uber (création d’une bourse formation à destination des chauffeurs et utilisateurs de la marque), peuvent permettre une reconnaissance plus rapide de votre propre enseigne. De même, créer des événements locaux autour des thématiques traitées dans vos formations ou participer à des salons peut contribuer à vous faire connaître plus rapidement.

Dernière étape (à ne pas négliger) : vous abonner à une newsletter locale pour vous tenir informé des modifications réglementaires dans le/les pays d’implantation.  

L’OMPI

Pour étendre concrètement votre marque hors de l’Union européenne, il vous suffit d’effectuer un dépôt auprès de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI). Ce système d’enregistrement, communément appelé « système de Madrid », permet effectivement de faire un seul dépôt, auprès d’un seul office, dans une seule langue, en payant une redevance globale unique (et non une redevance par pays).

La condition pour effectuer ce dépôt international ? Que la marque soit déjà déposée en France à l’INPI. Si elle l’est depuis moins de 6 mois, la rétroactivité s’applique pour l’OMPI. On parle alors de « droit de priorité ».

Sauf cas particuliers, la protection acquise au titre du système de Madrid vaut pour 10 ans dans les pays que vous avez sélectionnés parmi les 108 états membres.

A noter qu’il est possible à tout moment de faire une « désignation postérieure » en intégrant de nouveaux pays au gré de votre développement stratégique.

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