On trouve tout sur Internet, de l’exposé complet de la vivisection animale à la biographie détaillée de Chosroès II. Mais avez-vous déjà essayé de taper « prestation de services intellectuels » sur Google ? Le néant. Pas une ligne sur Wikipédia. Et pour cause, il n’existe pas de définition toute faite.
Si vous êtes Prestataire de Services Intellectuels, vous vous trouvez ainsi dans la même situation que quelqu’un qui se prénomme Cobain ou Anastésie et qui est obligé, chaque fois qu’il se présente, d’épeler aussitôt son prénom. Avant de faire la roue devant votre client, vous devez commencer par expliquer ce que c’est que la Prestation de Services Intellectuels et laisser aux autres le bénéfice d’entrer immédiatement dans le vif du sujet...
C’est que, de même que tout le monde connaît les abeilles, les frelons, les bourdons en continuant d’ignorer qu’ils appartiennent tous à la famille des hyménoptères, de même le monde de l’entreprise connaît bien les formateurs, les consultants, les coachs, les auditeurs, les conseils en entreprise, les conférenciers, les mentors, les managers de transition, les managers à temps partagé, les consultants RH, les facilitateurs, etc. mais est à mille lieues de se douter qu’ils forment une seule et même famille dont le patronyme est « Prestataire de Services Intellectuels ».
Pour preuve de leur parenté, toutes ces activités ont entre elles un air de famille. Il s’agit chaque fois d’une prestation où la part de réflexion l’emporte sur le service. Une prestation qui fait appel à la créativité et au savoir-faire du prestataire dans un domaine spécifique.
Même quand on ne vend pas du vent, le client achète du vent
Nouveau problème : la prestation étant intellectuelle est par nature intangible. C’est-à-dire qu’on ne peut pas la voir ni la toucher. Le décideur qui signe avec un Prestataire de Services Intellectuels se trouve ainsi dans la position du particulier qui souscrit une police d’assurances et, en échange d’un chèque, repart de l’agence les mains vides. Et alors ?, direz-vous peut-être : cela n’empêche pas les agents d’assurances de faire leur chiffre ! Mais la différence c’est que l’agent d’assurances ne démarche pas en son nom propre mais qu’il vend le logo inscrit en gros sur l’enseigne. La réputation de sérieux de telle ou telle compagnie d’assurances, basée sur l’expérience et la communication de l’entreprise, est le véritable motif qui détermine l’assuré.
Malheureusement, les formateurs, consultants, coachs et autres sont le plus souvent des travailleurs indépendants et ne peuvent se prévaloir, dans leurs efforts de prospection, d’une marque publiquement reconnue. Dès lors, se pose le double dilemme : comment, pour le prestataire, valoriser en amont sa créativité et son savoir-faire dans un domaine spécifique lorsqu’il n’a rien à montrer qu’un curriculum vitae. Et comment, pour le client, engager une dépense parfois élevée sans aucune garantie préalable ?
Le plus beau métier du monde ?
Présenté ainsi, le tableau paraît bien noir… Et pourtant ! Le métier ou plutôt les métiers de Prestataire de Services Intellectuels sont des plus passionnants. Dans un monde de l’entreprise aujourd’hui dominé par l’informatique, ils ont tous trait à l’humain et, qu’il s’agisse d’un formateur, d’un consultant, d’un coach, d’un auditeur, d’un conférencier, d’un mentor, d’un manager de transition, d’un manager à temps partagé, d’un consultant RH ou d’un facilitateur, ils oeuvrent tous dans le sens de la progression des individus. Pas de discrimination, pas de nivellement par le bas, mais un accompagnement constant au succès.
D’ailleurs, les deux écueils pointés dans notre article, à savoir la difficulté d’être identifié comme Prestataire de Services Intellectuels et la difficulté de capter la confiance d’un prospect avec des propos abstraits, ne sont pas sans solution. Ainsi, notre campagne d’information se veut un premier pas dans le sens de la reconnaissance de la famille « Prestataire de Services Intellectuels ». Un premier coup de projecteur sur ce concept encore obscur pour la plupart des décideurs. Quant au second écueil, il existe aujourd’hui des réseaux (comme le réseau développé en France par Delpicom) qui permettent de pallier le manque de visibilité inhérent au statut de travailleur indépendant en offrant à ses adhérents, en plus de son appui logistique, le bénéfice d’une marque ancienne, certifiée et forte de credentials reconnus.
Ainsi, que les Prestataires de Services Intellectuels et leurs clients potentiels se rassurent, la navigation reste possible malgré les écueils et la profession n’est pas prête de faire naufrage !