La formation continue face à ses responsabilités

Seuls 35% des personnes en situation de handicap (PSH) exercent actuellement un emploi par la faute de l’inadaptation des structures, des matériels et des professionnels aux besoins spécifiques du public handicapé.

Cette inadaptation globale de l’accompagnement concerne également le monde de la formation. Un constat d’autant plus grave que 27% seulement des PSH obtiennent le baccalauréat et que la formation continue constitue donc pour la majorité d’entre eux la voie privilégiée d’accès aux compétences.  

Il serait donc grand temps pour les OF, mais aussi pour les professionnels de l’orientation et des ressources humaines, de se relever les manches.

Dans un premier temps, c’est en effet aux valides de développer de nouvelles compétences d’empathie, d’adaptation et de maîtrise des problématiques liées au sujet du handicap afin de faciliter l’inclusion des 12 millions de Français souffrant d’un ou plusieurs handicaps.

Dans le domaine de l’orientation, les nouveaux conseillers Cap emploi doivent ainsi les aider à définir un projet et trouver les formations adéquates. Les entreprises de plus de 250 salariés doivent pour leur part favoriser leur embauche et mettre à leur disposition un référent handicap à leur écoute.

Mais, entre les deux, c’est bien au monde de la formation professionnelle de permettre aux PSH de pouvoir révéler leur potentiel. La formation constituant le trait d’union entre l’orientation et l’emploi, elle est en effet LA clé pour déverrouiller la situation du handicap. Du reste, nos législateurs en ont si bien conscience que 11 des 32 indicateurs du référentiel Qualiopi sont applicables à ce public spécifique en vue de son intégration et de sa valorisation en entreprise.

De la certification au référent handicap

La certification Qualiopi inscrit de fait les OF dans une démarche de « formation pour tous » et, bien que la loi n’impose pas un référent handicap aux organismes de moins de 250 salariés, le sérieux et la cohérence semblent le réclamer. Son rôle ? Assurer le respect et l’efficacité de la politique handicap. Sa mission ? Veiller aux 11 critères qui sont potentiellement de son ressort.

Les critères 4, 9 et 19 supposent ainsi une adaptation effective aux difficultés rencontrées par chaque bénéficiaire en situation de handicap. Or, sachant la grande disparité des handicaps (déficiences motrices, auditives, visuelles ou intellectuelles) et la proportion considérable de plurihandicapés (58% des personnes en situation de handicap dans la population active française), l’accompagnement pédagogique, technique et humain est forcément individualisé. Un accompagnement individualisé qui nécessite obligatoirement empathie, connaissances et savoir-faire opérationnel ; toutes choses difficilement accessibles à un non-initié.

En fait, de l’information préalable (critère 1) à la prestation en elle-même (critères 9 et 21), l’ensemble d’une formation Qualiopi doit s’adapter aux besoins des PSH. Proposer des sessions accessibles, des ateliers réalisables, utiliser des outils pour faciliter la communication (applications numériques par exemple), etc. Pour toutes ces raisons, elle justifie le recours à un référent handicap.

Ce référent se doit d’effectuer une veille sur le thème afin de pouvoir suivre les évolutions légales et intégrer à tout moment les innovations pédagogiques. Il doit à tout moment justifier de ses compétences dans le domaine.

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