Le concept d’évaluation, en formation professionnelle, dépasse le cadre de la seule évaluation sommative ou « évaluation de fin de session ». Il englobe en réalité toutes les évaluations mises en place par le formateur mais aussi par l’entreprise, avant, pendant et après la session.

Outil indispensable de validation des compétences, l’évaluation fournit à moyen terme une mesure objective du bénéfice retiré par les apprenants. Elle constitue un élément clé qui concerne l’ensemble des acteurs (apprenants, formateur, entreprise, OF). 

Pour l’apprenant

Le processus d’évaluation est jalonné, pour l’apprenant, de nombreuses évaluations successives dont chacune a sa propre utilité. 

Tout commence avec l’évaluation des besoins, en amont de la formation. Celle-ci, bien que formalisée par le responsable de formation de l’entreprise, tient compte des remontées des collaborateurs, notamment lors des entretiens annuels. Elle est ainsi l’occasion pour le futur apprenant de peser indirectement sur l’orientation de la session à venir. 

Dans le même esprit, l’évaluation des attentes, initiée cette fois par le formateur, permet à l’apprenant d’exprimer ses attentes spécifiques au sein de la problématique définie par son employeur. 

Au cours de la formation à proprement parler, l’apprenant subit plusieurs évaluations : l’évaluation diagnostique, en début de session, l’évaluation formative, contrôlant pas à pas l’acquisition des notions principales, et enfin l’évaluation sommative qui détermine à l’issue de la session si les nouvelles compétences sont bien acquises. Les deux premières permettent à l’apprenant de se situer par rapport aux autres en identifiant clairement ses forces et ses faiblesses. Elles offrent la possibilité de revenir sur des notions mal comprises et constituent par-là même une opportunité pour l’apprenant de retravailler les points fragiles avant l’évaluation finale.

Le questionnaire de satisfaction qu’il remplit à l’issue de la formation offre à l’apprenant un espace d’expression et un rôle à jouer dans la démarche qualité de l’OF.  

Enfin, l’évaluation d’impact, réalisée par son manager après le retour en entreprise, donne la possibilité à l’apprenant de faire valoir ses nouvelles compétences et donc de progresser professionnellement. 

Pour le formateur

L’évaluation constitue pour le formateur un outil pédagogique incontournable. 

En amont, l’évaluation des prérequis et des attentes permet ainsi de répondre de la façon la plus fine et la plus juste aux besoins des apprenants. 

Les évaluations suivantes (diagnostique et formative) permettent à chaque étape d’orienter et de personnaliser le contenu pédagogique en situant précisément chaque apprenant sur l’échelle des compétences à acquérir.

Elles permettent également de mesurer la progression de chacun au fur et à mesure des questionnaires, quizz, exercices, mises en situation, etc. et de mieux l’accompagner individuellement vers la pleine compétence.

L’évaluation finale, quant à elle, est nécessaire pour indiquer au formateur qui a ou n’a pas atteint les objectifs fixés. 

Enfin, le questionnaire d’évaluation et l’évaluation d’impact permettent au formateur d’améliorer d’une fois sur l’autre sa prestation en intégrant les remarques des apprenants et les résultats observés par leurs managers après le retour en entreprise.

Pour l’entreprise

Pour l’entreprise, le processus d’évaluation commence avec l’évaluation des besoins (glanés au gré des entretiens, questionnaires, réunions, etc.). C’est l’outil qui leur permet de définir en collaboration avec l’OF les objectifs pédagogiques de la formation. 

A l’issue de la session, les entreprises auraient tout intérêt à poursuivre dans ce processus d’évaluation afin de faire de leurs dépenses de formation des investissements stratégiques et rentables sur le long terme.

Pourtant, et quoique la loi du 5 mars 2014 oblige les entreprises à évaluer leurs formations, elles se bornent le plus souvent à un simple questionnaire de satisfaction qui ne permet pas de mesurer les retombées réelles. Étonnamment, elles montrent même une certaine réticence à creuser la question (en raison notamment du coût organisationnel et humain que représente une évaluation rigoureuse). 

En vérité, l’évaluation en deux temps (à chaud et à froid) constitue le seul moyen de mesurer le ROE (« Return On Expectations » / retour sur les attentes) et le ROI (« Return On Invest » / retour sur investissement) en observant le caractère effectif de la montée en compétence des collaborateurs formés. Grâce à cette évaluation d’impact, l’entreprise peut non seulement justifier le budget alloué à la formation, mais aussi identifier à coup sûr les programmes les plus rentables pour ses collaborateurs.  

Pour l’OF

L’évaluation est tout aussi utile aux organismes de formation. Comme l’évaluation formative permet aux apprenants de se corriger, le questionnaire de satisfaction et l’évaluation d’impact leur permettent de progresser par le « rex » (retour d’expérience).   

Il s’agit d’ailleurs d’une demande expresse du législateur et d’une obligation pour tout organisme certifié Qualiopi (cf. critère 7, indicateurs 30 et 32). 

Au-delà de la démarche qualité, l’évaluation de la formation par le client peut également s’avérer un argument commercial dans un secteur hyperconcurrentiel. En effet, la prestation de services n’implique pas, aux termes de la loi, une obligation de résultats et les prospects peuvent hésiter à engager une dépense certaine pour un objectif hypothétique. Si, pourtant, un OF est en capacité de justifier d’évaluations favorables quant à la satisfaction, la montée en compétences et le gain organisationnel généré par ses sessions, il pourra plus facilement apporter la preuve de son savoir-faire et défendre ainsi ses tarifs. 

Approfondir