SOS Escroquerie

Après les fenêtres à double-vitrage, les combles à 1€ et les panneaux solaires, la nouvelle arnaque à la mode concerne le CPF. Concrètement, des organismes de formation peu scrupuleux vous contactent, principalement par téléphone, mais aussi par SMS et par mail, pour vous alerter sur une pseudo perte de droits imminente. Si vous ne faites rien, vous n’aurez plus un sou sur votre CPF. Heureusement, le mal n’est pas sans remède puisqu’ils ont justement une formation frauduleuse à vous proposer !

Il se trouve que, dans la réalité, les crédits CPF ne peuvent pas expirer. Mais qui le sait ? 

Alors, malheureusement, un certain nombre de personnes s’inscrivent contre leur gré, ou bien fournissent un code, un mot de passe, un numéro de sécurité sociale, qui permettent aux fraudeurs de disposer à leur insu de leur compte CPF …et de les dépouiller dans les règles.

Une nouvelle loi en discussion

La ministre déléguée à la formation professionnelle se fait aujourd’hui la porte-parole des 3,8 millions de français qui ont téléchargé l’application CPF et que ce nouveau genre de piraterie exaspère et inquiète. « Exaspère », car ces sociétés n’hésitent pas à harceler leurs contacts (jusqu’à plusieurs appels par jour). « Inquiète », car le discours volontairement ambigu de ces mêmes entreprises sème la confusion dans l’esprit des utilisateurs (« ai-je toujours mes droits CPF ? », « cette formation est-elle vraiment obligatoire ? », etc.). 

L’enjeu de ce projet de loi, qui devrait être débattu à l’Assemblée le 6 octobre prochain, c’est aussi de renforcer la confiance des utilisateurs dans la crédibilité et la fiabilité de l’application CPF ; les abus des fraudeurs risquant à terme de nuire à la réputation du dispositif.

L’issue légale semble être la seule possible dans un contexte où la Caisse des Dépôts et Consignations, qui gère le CPF, n’a autorité que sur sa plateforme et n’a donc pas le pouvoir de lutter contre les spams. Quant aux opérateurs de téléphonie, ils ne peuvent s’ingérer dans les appels et les envois de SMS frauduleux puisqu’une telle démarche les mettrait en porte-à-faux avec les lois de protection de la vie privée…  

Concrètement, la proposition de loi de la majorité présidentielle vise à faciliter la collaboration entre les différents services de l’Etat en charge de la lutte contre la fraude afin d’accentuer la pression sur les entreprises malveillantes. 

L’association UFC-Que choisir salue cette initiative, mais regrette qu’on ne propose pas une loi globale interdisant tout bonnement le démarchage téléphonique. En effet, si ce projet de loi aboutit, les fraudeurs en seront quittes pour changer de dada et troquer le CPF contre les chaudières à condensation ou que sais-je ; faisant toujours de nouvelles extorsions et de nouvelles victimes... 

Approfondir