Contexte

L’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes est encore loin d’être acquise. Les études démontrent ainsi que les femmes, quoi que plus nombreuses, ont moins accès à l’emploi que les hommes et que leur rémunération, à poste et âge égal, est en moyenne inférieur de 10% malgré les principes affirmés dans le Code du Travail depuis 1996… Il ressort en effet de l’étude des index d’égalité professionnelle récemment publiés que seules 3,5% des entreprises de plus de 50 salariés respectent le principe d’égalité !

La formation professionnelle, en favorisant les évolutions de carrière, devrait en théorie permettre de réduire ces injustices, mais qu’en est-il réellement ?  

Deux poids deux mesures

Les femmes sont particulièrement conscientes de l’opportunité que représente a priori la formation professionnelle et c’est pourquoi elles y ont plus recours que les hommes hors du monde de l’entreprise, où leur volonté personnelle s’exprime clairement. Indépendantes, en recherche d’emploi ou sans activité, elles sont comparativement plus nombreuses à vouloir monter en compétences. A titre d’exemple : 70% des demandes de bilan de compétences émanent de femmes.

Dans le monde de l’entreprise, en revanche, la tendance s’inverse avec des écarts pouvant atteindre 9 points et ce à tous les niveaux, dans le privé comme dans le public, chez les employées comme chez les cadres. Ces écarts s’accroissent encore dans les grandes entreprises, d’autant que les formations qui y sont proposées aux femmes sont le plus souvent spécifiques à l’entreprise et n’entrent donc pas dans le cadre des formations générales qui seules permettent d’accéder aux promotions.

C’est ainsi que 6,7 % des femmes bénéficient d’une augmentation de salaire après formation contre 8,5 % des hommes !

Vers un nouveau modèle

Heureusement, ces inégalités tendent aujourd’hui à se réduire.
Le rapport remis en janvier à Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, fait une trentaine de recommandations telles que la lutte contre les stéréotypes par des formations obligatoires pour les managers, l’utilisation du numérique pour un meilleure accès à l’information, une égalité des droits à la formation pour les salariés à temps partiel parmi lesquels les femmes sont surreprésentées ou la mise en place de critères de mixité pour l’évaluation des organismes de formation. C’est la base du « big-bang » annoncé par Murielle Pénicaud dans le monde de la formation professionnelle.

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