Les quatre compétences d’ancrage

A l’heure où triomphe le discours sur les soft-skills, l’enseignante-chercheuse Cécile Dejoux propose des compétences alternatives pour un meilleur apprentissage.

Elle le reconnaît : la responsabilisation nouvelle des collaborateurs dans le choix de leur parcours de formation grâce au CPF constitue une opportunité de progresser professionnellement. Toutefois, cette nouvelle liberté individuelle complique paradoxalement la définition d’un parcours clair et cohérent. Il devient en effet de plus en plus difficile de faire son marché parmi les multiples plateformes d’apprentissage et la tentation est grande de se former à outrance ou, au contraire, de ne pas se former du tout.

Quatre nouvelles compétences, qui ne sont pas des soft-skills, doivent selon Cécile Dejoux permettre de revenir à un apprentissage efficace, à savoir : la gestion du temps (savoir prioriser), la gestion de la mémoire (éviter la surcharge mentale), l’intention (suivre un cap précis) et enfin l’attention (être capable de focaliser). Ces compétences d’ancrage sont, selon elle, le préalable à l’acquisition de « l’agilité d’apprentissage », définie par Adam Mitchinson et Robert Morris comme la capacité d’apprendre en autonomie.

La théorie des ancres

Les compétences d’ancrage dérivent de la théorie des ancres formulée au début des années 90 par le psychologue du travail Edgar Schein (inventeur entre autres du concept de culture d’entreprise).

Selon cette théorie, il y aurait des motivations de carrière comme il y a des motivations d’achat (modélisées en l’occurrence sous la forme d’ancres). Schein distingue ainsi les ancres technique, managériale, autonomie, sécurité-stabilité, créativité, dévouement, défi, style de vie et internationale. Autant d’axes autour desquels structurer son propre parcours professionnel en fonction de sa personnalité et ses envies.

Pour Cécile Dejoux, il convient de bâtir chaque parcours de formation individuel autour de cette ancre professionnelle parce que, dans un monde où la formation continue tout au long de la vie devient la norme, il importe de se recentrer sur ce qui fait sens. C’est ce qu’elle appelle le « vouloir être ».

Le vouloir être

De même qu’il existe neuf raisons différentes d’aller travailler, variant d’un individu à l’autre, il existe plusieurs méthodes d’apprentissage parmi lesquelles le stagiaire doit pouvoir choisir. Le livre, la conférence, le MOOC, la vidéo, le jeu, etc. : chacun a son mode d’apprentissage et si, par exemple, certaines personnes apprécient la nouvelle tendance des escape games, on ne peut pas en faire une règle générale puisque d’autres ne supporteront pas d’être enfermées dans une pièce pour résoudre des énigmes.

Idéalement, une formation devrait donc être une sorte d’établis où chaque stagiaire puisse choisir l’outil de son choix. Pour cela, il convient de repenser le présentiel en proposant des temps et des moyens d’appropriation individuelle au sein du groupe afin que chaque stagiaire reparte avec des notions réellement acquises. Les MOOCs également doivent être davantage personnalisés au moyen de chatbots. Dans tous les cas, l’idée est que la volonté du stagiaire s’exprime au maximum pour que la formation professionnelle lui permette de devenir ce qu’il veut être.

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Elle le reconnaît : la responsabilisation nouvelle des collaborateurs dans le choix de leur parcours de formation grâce au CPF constitue une opportunité de progresser professionnellement. Toutefois, cette nouvelle liberté individuelle complique paradoxalement la définition d’un parcours clair et cohérent. Il devient en effet de plus en plus difficile de faire son marché parmi les multiples plateformes d’apprentissage et la tentation est grande de se former à outrance ou, au contraire, de ne pas se former du tout.

Quatre nouvelles compétences, qui ne sont pas des soft-skills, doivent selon Cécile Dejoux permettre de revenir à un apprentissage efficace, à savoir : la gestion du temps (savoir prioriser), la gestion de la mémoire (éviter la surcharge mentale), l’intention (suivre un cap précis) et enfin l’attention (être capable de focaliser). Ces compétences d’ancrage sont, selon elle, le préalable à l’acquisition de « l’agilité d’apprentissage », définie par Adam Mitchinson et Robert Morris comme la capacité d’apprendre en autonomie.

La théorie des ancres

Les compétences d’ancrage dérivent de la théorie des ancres formulée au début des années 90 par le psychologue du travail Edgar Schein (inventeur entre autres du concept de culture d’entreprise).

Selon cette théorie, il y aurait des motivations de carrière comme il y a des motivations d’achat (modélisées en l’occurrence sous la forme d’ancres). Schein distingue ainsi les ancres technique, managériale, autonomie, sécurité-stabilité, créativité, dévouement, défi, style de vie et internationale. Autant d’axes autour desquels structurer son propre parcours professionnel en fonction de sa personnalité et ses envies.

Pour Cécile Dejoux, il convient de bâtir chaque parcours de formation individuel autour de cette ancre professionnelle parce que, dans un monde où la formation continue tout au long de la vie devient la norme, il importe de se recentrer sur ce qui fait sens. C’est ce qu’elle appelle le « vouloir être ».

Le vouloir être

De même qu’il existe neuf raisons différentes d’aller travailler, variant d’un individu à l’autre, il existe plusieurs méthodes d’apprentissage parmi lesquelles le stagiaire doit pouvoir choisir. Le livre, la conférence, le MOOC, la vidéo, le jeu, etc. : chacun a son mode d’apprentissage et si, par exemple, certaines personnes apprécient la nouvelle tendance des escape games, on ne peut pas en faire une règle générale puisque d’autres ne supporteront pas d’être enfermées dans une pièce pour résoudre des énigmes.

Idéalement, une formation devrait donc être une sorte d’établis où chaque stagiaire puisse choisir l’outil de son choix. Pour cela, il convient de repenser le présentiel en proposant des temps et des moyens d’appropriation individuelle au sein du groupe afin que chaque stagiaire reparte avec des notions réellement acquises. Les MOOCs également doivent être davantage personnalisés au moyen de chatbots. Dans tous les cas, l’idée est que la volonté du stagiaire s’exprime au maximum pour que la formation professionnelle lui permette de devenir ce qu’il veut être.

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